HCSHR 4:7 — Haïkus et tankas d’animaux, ouvrage collectif coordonné par Georges Chapouthier
HCSHR 4:7 — Haïkus et tankas d’animaux, ouvrage collectif coordonné par Georges Chapouthier, illustré par Aurélia Colombet et Daniel Cardona, Paris : Éditions Pippa, 2020. ISBN 978-2-37679-044-0, 110 pages. 16 € pippa.fr
recension par Jeanne Painchaud
Un collectif de haïkus et de tankas illustré sur le thème des animaux? Quelle excellente idée! Après tout, les animaux sont souvent au cœur de la poésie japonaise qu’apprécient les haïkistes d’aujourd’hui, de la grenouille de Bashô aux chats d’Issa. Des animaux les plus familiers comme les chats et les chiens aux espèces les plus étrangères à l’espèce humaine comme les invertébrés, 118 poètes adultes et 29 enfants présentent ici des instants partagés avec ces autres êtres bien vivants. Haïkus et tankas d’animaux aura sûrement le grand mérite d’intéresser au haïku et au tanka un plus large public, en particulier un public de jeunes des écoles primaires.
le bonjour du chat
sa queue en balancier
tâte l’ambiance Danièle
Duteil (p. 12)
blackout –
je suis mon chien
aveugle Eléonore Nickolay
(p. 18)
os et plumes
dispersés sur les rochers
qui pleure la mouette? Nane Couzier (p. 84)
devant l’école
l’escargot
– bon
dernier Chantal Couliou (p. 71)
Les sections du collectif les plus réussies sont sans contredit celles qui concernent les petites bêtes comme les insectes, les papillons et les araignées. Rien d’étonnant, puisque nous entretenons avec les bestioles des sentiments toujours changeants : fascination, surprise, agacement, peur ou même phobie. Maurice Coyaud, qui a commis la très belle « anthologie-promenade » Fourmis sans ombre, Le Livre du haïku (Phébus, constamment réédité depuis 1978), ne prétendait-il pas que « les insectes sont là pour remettre l’homme à sa place »?
ricochets –
des ronds dans les ronds
des araignées d’eau Annie
Chassing (p. 59)
le bourdon butine
le cœur de la pivoine
je l’envie Jean Deronzier (p.
63)
déjeuner sur l’herbe
une fourmi s’invite
dans mon sandwich Béatrice Aupetit-Vavin (p. 64)
boîte à bijoux
ultime cachette
de l’araignée Isabelle
Freihuber-Ypsilantis (p. 67)
Classiques, les illustrations au crayon mine (on voudrait presque sortir nos crayons de couleur!) ponctuent de belle façon l’ensemble du livre. Quelques bémols, pourtant : la cohabitation plus ou moins harmonieuse des haïkus et des tankas, aux tons trop différents, et la présence de plusieurs poèmes moins réussis.
Jeanne
Painchaud
Haiku Canada Review
Vol. 15 no 1, février 2021, pp 53-55.
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