HCSHR 4:5 — Anne-Marie Labelle, La danse des vagues : tankas.

 

HCSHR 4:5Anne-Marie Labelle, La danse des vagues: tankas. Ottawa: Éditions des petits nuages, 2020. 978-1-926519-53-1. 74 pages. éditionspetitsnuages@gmail.com

recension par Geneviève Rey

La principale source d’inspiration d’Anne-Marie Labelle, c’est sa fille adoptive Lovita, la bien nommée, la bien-aimée. Au fil des pages, chaque tanka nous raconte, avec pudeur, une tranche de vie dans l’histoire de cette relation mère-fille, semée d’embuches.

pendant des heures
je défaisais les tresses
de mon enfant
assise entre mes jambes
maintenant, elle les défait seule

L’enfant transparente a grandi trop vite, une adolescente secrète a pris sa place, cherchant son autonomie C’est le temps des regrets inexprimés, de l’émotion retenue.

trottoirs glissants
dès que je pense
que tout va bien entre nous
une dispute
nous tombe dessus

La fille prend ses distances, teste ses limites. La patience de la mère est mise à rude épreuve. Entre la culpabilité et la tendresse, c’est une incessante et difficile recherche d’équilibre.

chaque fois
que je me lève
elle me demande où je vais
comme si je pouvais
l’abandonner

Même si la mère a des doutes et des inquiétudes, elle pressent combien l’adolescente est fragile, combien elle a besoin d’être rassurée et surtout aimée.

Finalement, c’est l’amour qui transcende cette belle œuvre d’Anne-Marie Labelle et j’aime que l’on me parle d’amour.

Geneviève Rey
février 2021

***

retour à Haiku Canada             retour à l’accueil des recensions HCShōHyoRan

Popular posts from this blog